compte rendu d’un voyage organisé par Bruxelles-Environnement, le 25 septembre 2014
(NB : cliquez ici pour une page sur les plantes dépolluantes)
Nous avons été accueillis par l’ADOPTA une association 1901 (équivalent des ASBL) dont la mission est « de diffuser et développer ses connaissances sur la gestion durable et intégrée des eaux pluviales », ce, à l’échelle de la Région Artois-Picardie.
ADOPTA informe sur les recherches en cours en matière de techniques alternatives de gestion des eaux :
A titre d’exemple, nous trouvons sur leur site des tiches relatives aux noues
aux chaussées réservoir…
en cliquant ici, vous trouverez diverses fiches téléchargeables, réalisées par l’association.
Contexte et origines
Au cours de la matinée, nous avons visité quelques sites intéressants.
Douai]] est une ville de ± 50.000 habitants située dans une région de plaine, au bord de la Scarpe (affluent de l’Escaut), qui a été confrontée à de nombreuses inondations. Les politiques d’aménagement qui nous été présentées sont portées par la communauté urbaine dont Douai est le centre (la [[http:www.douaisis-agglo.com).
Cela dit, les politiques semblables sont largement répandues en Artois-Picardie, et plus largement en France.
Politique mise en place
L’esprit général en est une : « gestion durable et intégrée la plus proche possible des cycles naturels de l’eau » :
L’approche est d’abord préventive « infiltrer la goutte d’eau le plus près possible de là où elle tombe »
Ensuite, elle est curative (temporisation, stockage et dépollution par la décantation et le filtrage)
La gestion des eaux pluviales y est donc largement considérée comme une question d’aménagement du territoire.
Elle est financée, notamment par l’Agence de l’eau, qui est en charge de la qualité des eaux, en ce compris de celles qui sont captées pour la distribution.
Dispositions légales
A Douai, la parcelle sur laquelle s’implante toute nouvelle construction doit être autonome en matière de gestion des eaux pluviales.
Aménagements
Parmi ceux que nous avons pu visiter :
? rénovation des boulevards extérieurs de la ville : 13 ha. Les eaux polluées y sont acheminées vers des structures qui grâce à un stockage temporaire permet la décantation et le filtrage : réservoirs ou 2000 « bouches d’injection » ont été placées, chacune d’entre elles ayant la capacité de traiter les eaux de 250 m² de surface de voirie. Si vous brûlez d’en savoir plus sur les bouches d’injection : cliquez ici
? revêtements enrobés poreux pour les voiries d’un nouveau complexe de logements sociaux (de type pavillonnaire) ou la surface d’un grand parking.
un site de démonstration : un « showroom », a aussi été mis sur pied par ADOPTA, qui y a réuni les techniques alternatives de gestion des eaux pluviales, dont un bon nombre sont mises en application dans la ville ou les alentours : revêtements poreux, chaussées réservoirs, SAUL (structures alvéolaires ultralégères), etc.
Ces aménagements sont finances, entre autres, par le produit d’une taxe pluviale
Effets
L’après-midi, nous avons assisté à un séminaire organisé par l’ADOPTA, et rassemblant des représentants de diverses agglomérations des alentours.
Nous avons pu confirmer nos idées quant au potentiel des noues sur les plans
hydrologique
paysager
écologique : potentiel dépolluant
économique...
L’expérience menée depuis deux décennies déjà à Douai permet de prouver, données chiffrées à l’appui, que ce aménagements réduisent les risques d’inondation.
Quand l’eau claire ne se mêle plus à celle des égouts, elle peut être mise en valeur, car « L’eau de pluie n’est pas un déchet » :
elle recharge alors la nappe phréatique, et elle contribue à une qualité paysagère (notamment par la création de jardins d’eau, de noues dûment végétalisées). La « perméabilité de la matrice urbaine » favorisera « la ville nature de demain » ; si la biodiversité contribue bien entendu à créer des espaces de détente, et à embellir la ville, elle joue un rôle de « climatiseur naturel », elle temporise les différences de température.
Ceci nous amène à sortir d’une vision de la ville comme un ensemble d’espaces monofonctionnels : ainsi une voirie, un espace vert, outre leurs fonctions propres, contribuent à la gestion du cycle des eaux pluviales.
Deux éléments néanmoins sont à prendre en compte dans le développement de la nature en ville : la qualité des sols (pollution) et le stress hydrique dont peuvent souffrir certaines plantes.
Le choix des espèces doit se porter sur des plantes dites amphibies capables de supporter tout autant des périodes sèches que (très) mouillées.
Du reste, pour la végétalisation des noues, diverses possibilités existent depuis un banal gazon jusqu’à un aménagement très jardiné, très élaboré, mêlant arbustes, plantes vivaces, etc.