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- références externes au bas de cet article.
La pollution omniprésente
La pollution est partout. Elle est héritée de deux siècles au moins d’industrialisation. Les activités humaines, l’industrie, le trafic routier, les activités domestiques et tant d’autres, continuent à rejeter dans l’air, dans l’eau et dans le sol, des substances toxiques qui perturbent les cycles du vivant.
Le constat des dégâts écologiques générés par ces activités inspire diverses attitudes. Aux extrêmes, il y a le déni ou l’insouciance irresponsable d’une part, l’angoisse tétanisante de l’autre. L’ambition de restaurer les cycles de l’eau et du vivant en ville ne nous invite-t-elle pas à sortir d’une telle alternative infernale ?
Nous pensons en effet que la solution réside dans l’adoption d´une attitude pragmatique, qui admet l’existence du problème tout en ayant conscience qu´il est possible d’y répondre, au moins dans certaines situations, autrement que par des traitements industriels lourds.
Les polluants, entre sols et eaux
Les prémisses de l’enquête
Nous nous intéressons donc spécifiquement aux eaux de ruissellement, aux eaux pluviales qui tombent sur la ville, sur les voiries, les toits, les jardins, etc. A celles qui, quand elles s’infiltrent vers les nappes souterraines, peuvent y amener des polluants ou être contaminées par des polluants présents dans le sol.
Le risque est avéré. Si les études à ce sujet se contredisent parfois, le constat global reste peu réjouissant ; néanmoins, nous y viendrons, il y a des réponses possibles.
Cette problématique spécifique nous met en relation avec trois éléments au moins : l’eau, le sol et les polluants. L’eau et le sol interagissent de multiples manières : l’eau s’infiltre dans le sol, elle les lessive, en entraînant vers les nappes souterraines certaines substances, etc. Mais tout d’abord, parlons des polluants. Qui sont-ils au juste ?
Quelles pollutions sont-elles à craindre ?
Nous pouvons distinguer, de façon générale, quelques grandes « familles » de polluants, des eaux comme des sols :
- les métaux lourds : cadmium, plomb, fer, arsenic… présents à l’état de petites particules, de « traces »
- divers composés chimiques dérivés du pétrole, résidus de combustion provenant des activités industrielles et urbaines (trafic, chauffage…) : huiles lourdes, solvants, etc.
- des composés liés à l’activité agricole : résidus de pesticides et d’engrais chimiques.
Ajoutons-y les sels de déneigement, l’amiante, les produits de dégraissage, des matières en suspension ainsi qu’un ensemble de phénomènes physiques et chimiques provoqués par les déséquilibres eux-mêmes générés par les pollutions : acidification, excès en azote ou en phosphore, une conductivité trop élevée, ...
NB : Nous n’abordons pas ici la question des eaux usées. Celles-ci aboutissent dans les égouts qui les acheminent vers les stations d’épuration. Elles ne contaminent donc pas les eaux de surface ni les nappes souterraines, du moins en temps normal. En temps de fortes averses, les égouts et les collecteurs surchargés débordent régulièrement. C’est alors un mélange peu ragoûtant d’eaux claires et d’eaux usées qui inonde les caves dans certains quartiers, et qui, via les déversoirs d’orage, aboutit directement dans la Senne ou le Canal.
Comment ces pollutions aboutissent-elles dans les eaux et les sols bruxellois ?
Schéma Mikel Fernández García
En région bruxelloise, les eaux pluviales sont a priori relativement propres
(1) - Cependant (voir schéma ci-dessus), elles sont impactées par le trafic routier : hydrocarbures, poussières, « éléments - traces » de métaux lourds dus à l’usure des pneus et les plaquettes de frein, etc.
(2) - Des eaux ainsi polluées s’écoulent vers les égouts, ou sont entraînées par les ruissellements
(3) – Certaines pollutions sont générées par les intrants agricoles (pesticides, engrais…)
(4) - Sans compter une influence probable de la pollution atmosphérique, des toitures…
Comment les détecter ?
C’est ce que nous abordons, nous effleurons dans l’article suivant.
Lien pour en savoir (un peu) plus :
« La phytoremédiation, ou comment soigner le sol par les plantes », brève note synthétique publiée par Maxime SCHEEPERS, ULG, 2016 - consultation, décembre 2021).
Sur l’état du sol au potager
Guide pratique d’analyse de sols pour cultiver en ville (Bruxelles Environnement)
A propos de mesures de prévention en cours
Le programme régional de réduction des pesticides présenté sur le site de Bruxelles-Environnement