La chimie, la biologie peuvent nous guider
Il est des substances toxiques, voire très toxiques pour la santé humaine :
- certains métaux lourds tels que le plomb, le cadmium, le mercure
- certains hydrocarbures tels que les huiles aromatiques polycycliques
- les sels de déneigement, des produits phytosanitaires et bien d’autres encore.
Mais c’est plus complexe que cela encore.
A partir de quel seuil est-ce dangereux pour le vivant ? Le type et la concentration sont-ils les seuls critères de détermination de la dangerosité d’un polluant ?
Comme toujours dans l’étude des (éco)systèmes, la réponse n’est jamais simple et mobilise des compétences dans des disciplines variées. L’approche des inter-relations sol-polluant-végétal nous apprend ainsi que :
- des polluants peuvent être contenus dans le sol et ne pas être absorbables par les plantes. On dit dans ce cas qu’ils ne sont pas « bio-disponibles » ;
- toutes les plantes n’absorbent pas les substances polluantes ;
- toutes les parties d’une plante ne les accumulent pas a priori dans la même proportion (les fleurs, les fruits, les graines en contiennent peu ou pas du tout, les racines, tiges et feuilles bien davantage).
Par contre, si certaines plantes n’absorbent guère les polluants, d’autres les accumulent dans leurs tissus, ou contribuent à les immobiliser dans le sol, ou encore à les dégrader, à les transformer donc en substances moins ou non toxiques. Elles sont donc utilisées pour traiter, soigner les sols - et les eaux. Nous y revenons plus loin.
La technique peut nous guider
Les acteurs - publics ou privés - qui en ont les moyens recourent à des techniques industrielles d’assainissement des sols, in situ ou ex situ. Elles sont complexes et coûteuses en énergie, en main d’œuvre et ont un impact lourd sur le plan écologique. L’excavation puis les traitements thermiques, physico-chimiques ou d’oxydo-réduction donnent une terre débarrassée de ces polluants, certes, mais sans vie et donc moins à mène de rendre tous ses services écosystémiques.
Donc, comment décider ?
En fonction des divers critères légaux, chimiques, biologiques, etc., vient le moment de décider :
- Abandonne-t-on le projet, ou on estime que la situation est telle qu’il faut recourir à un traitement industriel, solution du reste inabordable financièrement pour nombre d’acteurs ?
- Recourt-on à des parades pour poursuivre le projet (exemple bien connu : cultiver en bacs, dans le cas d’un jardin collectif) ?
- Estime-t-on que les circonstances permettent de recourir à des techniques alternatives, de basse intensité technologique, et qui font appel au potentiel de certaines plantes ou micro-organismes - en bref, à faire appel à la phyto- ou à la bioremédiation. Voir ici.