Depuis de nombreux mois, les EGEB, dans le cadre de la plateforme Délier les fils de l’eau, accompagnent des habitant·e·s de la rue Gray - c’est-à-dire vivant au fond de la vallée du Maelbeek - face à une situation qui pourrait être emblématique en la matière. Nombre d’entre eux subissent des inondations de caves de plusieurs ordres.
D’une part, il y a les retours d’égouts qui, lors de certaines pluies d’une certaine intensité inondent les caves. Certes, il y a un bassin d’orage en amont, place Flagey, qui a déjà réduit fortement les inondations de très grande intensité, mais quoi qu’il en soit, une manière d’aider à la situation est de pratiquer en amont cette fameuse GIEP pour réduire cette saturation d’égouts. C’est ainsi que les EGEB, par exemple, dans la cadre du Plan climat de la commune d’Ixelles, ont été soutenus par cette dernière pour accompagner des habitant·e·s de certains quartiers situés en amont de la rue Gray afin de déconnecter les eaux de pluie. Ce choix avait été fait avec l’ “aval” de l’administration communale et de l’autorité publique, en respectant le Plan de gestion de l’eau (PGE) .
Mais, d’autre part, il y a au fond de la vallée du Maelbeek, rue Gray, d’autres types d’“inondations” de caves qui ne sont pas dues à des retours d’égout mais à des infiltrations d’eaux de la nappe phréatique. Et cette situation semble empirer ces derniers temps. Certes, ce n’est pas dû aux actions du plan climat ixellois, qui ne peut pas encore avoir d’effets réels sur les hauteurs de nappe, mais sans doute à des effets climatiques plus ou moins circonstanciels (réchauffement climatique ?), au fait que nous soyons en fond de vallée (historiquement marécageux) et que plus que probablement, il y a un manque de drainage des eaux et d’exutoire. Et c’est ici que cela soulève ce paradoxe. A vouloir infiltrer beaucoup,dans une approche GIEP - attention, nous sommes fondamentalement d’accord avec cette approche -, ne risquerait-on pas de renforcer les nuisance dans ce fond de vallée où l’éponge serait comme placée dans une baignoire sans possibilité de vidange... La métaphore aurait donc ses limites.
D’une manière générale, comment résoudre un tel paradoxe dans ce type de cas où pour réduire les inondations d’eaux brunes on renforcerait les inondations d’eaux claires. Si l’idée est de continuer d’infiltrer en termes de GIEP dans le sous-bassin versant, ne faudrait-il pas dès lors commencer à créer les conditions de création d’un exutoire/drainage, dans une pensée/vision de long terme ?
Ou d’autres solutions ? Certains parlent de construire sur pilotis, par exemple. Mais est ce bien raisonnable ? Menons l’enquête.
Et puis venez participer au au débat / table ronde ouverte que j’organise le 25 mars à Maxima.
Emma Bellini
avec le soutien des EGEB